Les chenilles processionnaires, ces insectes de l'ordre des lépidoptères, se déplacent en procession. Si ce mode de déplacement nous apparaît étonnant voire amusant, la bestiole n’en est pas moins un vrai fléau !
A quoi ressemble une chenille processionnaire ?
A l’état larvaire, la chenille est minuscule et mesure seulement quelques millimètres au stade 1. Puis, elle se développe et mue cinq fois pour mesurer près de 40 mm en fin de cycle larvaire. De couleur brune et noire, la chenille laisse apparaître des tâches rougeâtres sur le dessus et les flancs, le ventre est jaune. Elle est reconnaissable entre toutes, car la chenille processionnaire du pin, se trouve exclusivement sur les arbres résineux, et a le corps recouvert de poils de soie qui lui donne un aspect hirsute.
Nid de chenille processionnaire
Les poils urticants des chenilles provoquent des réactions allergiques chez l’homme et l’animal de compagnie.
Mais attention, la chenille est capable de projeter ses poils en l’air lorsqu’elle se sent menacée et ces poils microscopiques en forme de harpon sont très urticants et allergisants. Ils provoquent des réactions allergiques et des troubles oculaires ou respiratoires chez l’homme et l’animal de compagnie.
Si vous ne l’avez pas vu s’installer dans vos végétaux, vous ne pourrez plus avoir de doute quant à sa présence en découvrant ces cocons tissés de soie blanche, juste à la cime de vos résineux ! Là, commence le problème….
Comment elles vivent ces chenilles processionnaires ?
Leur cycle de vie est assez bien défini même s’il peut varier d’un mois en fonction des températures, l’avancement est en fonction de la chaleur.
De septembre à décembre, les chenilles processionnaires forment leur cocon de soie et se déplacent la nuit pour s’alimenter. Leur mets favori ? Les aiguilles des pins ! Et elles les boulotent allégrement, provoquant un affaiblissement important des arbres et facilitant la voie à d'autres ravageurs ou parasites.
Les chenilles se nourrissent des aiguilles des pins provoquant un affaiblissement important des arbres.
De janvier à mai, les bestioles descendent le long du tronc, en file indienne, à la queue leu leu, les unes derrière les autres, la cohésion de la file en déplacement est parfaitement assurée par le contact direct entre les chenilles… une véritable procession ! Elles descendent inlassablement pour aller s’enfouir dans le sol où chacune des chenilles va entrer en chrysalide, puis se transformer en papillon.
Chenille en procession
De juin à août, les papillons adultes sortent de terre et s'envolent. S’ensuit l'accouplement de la femelle et du mâle, ce dernier meurt deux jours après, et la femelle, elle, s'envole vers la branche d'un arbre résineux. Son choix est principalement orienté vers les diverses espèces de pins, mais aussi les sapins et les cèdres, par défaut. Là, elle va pondre jusqu'à 220 œufs avant de mourir à son tour. Les petites chenilles éclosent près de 45 jours après la ponte et le cycle est reparti pour un tour…En avant les voyageurs, la chenille part toujours à l'heure !
Comment lutter contre les chenilles processionnaires ?
Il existe différentes luttes possibles.
L'échenillage
L’échenillage, consiste à l’aide d’une perche, à prélever les nids puis à les incinérer. Mais la technique reste délicate en raison de l’exposition importante aux poils urticants. Le mieux, est encore de contacter un professionnel qui disposera de tout l'équipement pour réaliser la manœuvre en toute sécurité.
Attirer les mésanges, redoutables proies des chenilles.
Les nichoirs à mésanges, et dans la lutte contre la chenille processionnaire, c’est la mésange Charbonnière qui est la plus efficace. Elle est capable de prélever les chenilles à tous les stades larvaires et même de perforer les nids de soie pour prélever sa pitance ! La mésange Charbonnière se débarrasse des poils urticants des chenilles afin de nourrir ses oisillons. Ce piégeage peut s’inscrire en complément d’autres luttes car le nombre de nichoirs habités doit être suffisant par rapport à la quantité de chenilles présentes.
Le piège à phéromones, pour se débarrasser des chenilles processionnaires
Le piège à phéromones sexuelles, consiste à piéger les paillons mâles pour limiter l’accouplement et donc limiter les pontes. Attirés par l’odeur du papillon femelle, les papillons mâles volent autour de la capsule de phéromones de synthèse qui émet l'odeur de la femelle à plusieurs dizaines de mètres. Épuisés de ne jamais trouver la femelle, les mâles finissent par tomber dans les pièges ou se collent sur la plaque de glu. Les pièges doivent être suspendus dans les pins dès le début du vol des papillons, entre juin et mi-septembre. Ce piégeage est efficace à condition que le nombre de pièges soit suffisant par rapport à la surface à traiter.
LES PIÈGES MÉCANIQUES
Le piège mécanique à chenilles processionnaires du pin Naturen consiste à intercepter les chenilles lorsqu’elles descendent de l’arbre en procession… Et là, toutes les chenilles sont piégées puisque toutes descendent inexorablement ! Ce piège est conçu sans attractif, sans insecticide, il se fixe autour du tronc et collecte les chenilles dans un sac hermétique. L’incinération des insectes capturés s'effectue un mois après leur descente, lorsque les larves se sont développées au stade de chrysalides. Prévoyez un piège mécanique par arbre pour assurer le prélèvement de toutes les chenilles.
LES TRAITEMENTS
L'insecticide Chenille Processionnaire de Pin de Fertiligène est efficace dans la lutte contre les chenilles processionnaires. Il contient une matière active issue d'une bactérie existant dans la nature et est utilisable en agriculture biologique. Il agit par ingestion sur les chenilles qui cessent alors de s'alimenter et meurent. Ce traitement est préconisé durant la période de nidification des chenilles (de septembre à décembre).
En cumulant les différents moyens de lutte, la suppression des chenilles processionnaires est possible et durable !