Mouche Suzukii… Une mouche avec un nom pareil, ça existe?
Drosophila Suzukii est en fait un moucheron d’origine asiatique appelé également drosophile à ailes tachetées. Si le nom prête à sourire, la bête ne fait plus du tout rire quand on sait que l’espèce est en passe de devenir un ravageur majeur des cultures fruitières à travers le monde !
Sa différence par rapport aux autres insectes ravageurs des fruits, réside dans le fait que Drosophila Suzukii pond ses œufs dans les fruits en pleine maturation et non dans les fruits en surmaturité ou pourris, comme le font les autres mouches ! C’est son appendice abdominal, par lequel la mouche dépose ses œufs, qui est bien marqué et très costaud (plus costaud que chez ses consœurs), qui lui permet de percer la peau saine et épaisse de toutes sortes de fruits. Et bien sûr, une fois l’enveloppe percée, la porte est ouverte à toutes les autres mouches ravageuses des fruits.
Quels fruits cette mouche ravageuse convoite-t-elle ?
La mouche Suzukii a une très nette préférence pour les petits fruits et fruits rouges comme les fraises, les cerises, les framboises, myrtilles et bien sûr les raisins… Mais, en raison de sa voracité, les prunes, les pêches, les abricots, les figues et les kiwis peuvent aussi faire l’affaire. Et l’affaire justement est assez conséquente, car cette micromouche asiatique est capable de pondre jusqu’à 60 larves dans un même fruit, là où les mouches classiques des fruits en pondent une ou deux ! Inutile de préciser que les fruits visités par Suzukii ne sont plus du tout comestibles, et vraiment peu ragoutants.Comment la distinguer des autres mouches ?
L’insecte femelle est de petite taille, pas plus de 3 mm de long, ses yeux sont rouges vifs, son thorax est brun clair ou jaunâtre avec des bandes transversales noires sur l'abdomen, ses antennes sont courtes et trapues. Les mâles sont plus facilement reconnaissables par les taches sombres sur l'extrémité antérieure de chacune des deux ailes, mais ils sont encore plus petits. Et si vous repérez des mâles, c’est qu’il y a des femelles pas loin !
Suzukii préfère les endroits humides aux températures modérées. Ces insectes sont actifs d'avril à novembre et engendrent de 3 à 10 générations par an. Les adultes vivent entre 3 et 9 semaines et les femelles pondent près de 400 œufs durant leur vie. Une fois les œufs insérés dans le fruit, les larves s’y développent et se nourrissent de la pulpe, grossissent et se transforment en pupe à l'intérieur ou à l'extérieur du fruit. Le cycle biologique de Drosophila Suzukii dure de 1 à 2 semaines selon les conditions climatiques.
Le piégeage est encore le meilleur moyen pour essayer de limiter sa prolifération, mais l’affaire reste malgré tout très compliquée. Finalement, même son nom ne prête plus à sourire…