Légumes racines : avant de se lancer
Les faux légumes racines
Qu’est-ce qu’un légume racine ? La logique voudrait que l’on attribue le qualificatif de «légume racine» aux plantes dont on consomme les racines. C’est le cas des : betterave, carotte, cerfeuil tubéreux, chervis, navet, panais, patate douce, persil à grosses racines, radis, raifort, rutabaga, salsifis, scorsonère …
Pour simplifier, les jardiniers ont tendance à nommer «légumes racines» toutes les plantes dont la partie comestible principale pousse dans le sol. C’est ainsi que l’on réunit volontiers dans le groupe des « racines » des tiges hypertrophiées (céleri rave, chou-rave), des bulbes (ail, oignon, échalote), des tubercules (hélianthi, igname de Chine, oca du Pérou, pomme de terre,) et des rhizomes (crosne du Japon, topinambour).
- Les tiges tubérisées constituent une mutation de la partie basale de la tige que l’on nomme l’hypocotyle. Ce dernier se situe entre le collet (la jonction tige/racine) et les cotylédons (les feuilles embryonnaires qui apparaissent dès la levée de la graine). La tubérisation est destinée à constituer des réserves.
- Les bulbes peuvent être assimilés à des plantes embryonnaires disposant d’un stock nutritif destiné à résister à des conditions climatiques extrêmes. Ils sont capables de bourgeonner et de former des bulbilles qui assureront la dissémination de la plante.
- Les tubercules sont des organes de réserve qui permettent aux plantes de résister à des conditions climatiques difficiles (longues périodes de sécheresse ou de froid). Ils accumulent des substances de réserve comme l’amidon (sucres lents).
- Les rhizomes sont des tiges souterraines charnues à développement le plus souvent horizontal dont la partie tubérisée est constituée de glucides. Chez le topinambour, il s’agit d’inuline, substance parfaitement tolérée par les diabétiques au contraire de l’amidon. Capable de bourgeonner, le rhizome participe à la propagation de la plante (multiplication végétative).
Conseils
Les plantes compagnes
- La betterave apprécie la présence des : choux, haricot, laitue, oignon, poireau.
- La carotte se développe bien au voisinage des : choux, fève, haricot, laitue, pois, poivron, radis, romarin, sauge, tomate.
- Le céleri se complaît avec : ail, chou, concombre, fève, haricot, laitue, poireau, radis, tomate.
- Le chou-rave supporte bien la proximité des : betterave, laitue, oignon.
- L’échalote convient tout à fait avec : betterave, carotte, fraisier, laitue, tomate.
- L’oignon aime bien : betterave, choux, carotte, betterave, fraisier, laitue, poirée, poivron, tomate.
- Le navet accepte : aneth, carotte, céleri, haricot, laitue, pois, tomate.
- Le radis apprécie particulièrement : carotte, concombre, courge, épinard, fève, laitue, pois, tomate.
La rotation des cultures
Les légumes racines présentent l’avantage de puiser les éléments minéraux plus en profondeur que les autres catégories de légumes. Ils doivent de préférence succéder à un légume fruit et précéder un légume feuille. Du fait de leur rapidité de croissance et de leur petite taille, considérez les radis comme «neutres» et n’hésitez pas à les cultiver plusieurs années au même endroit. Vous pouvez même les mélanger à des cultures de croissance plus lente (carotte, salade, chou), afin d’optimiser l’occupation du terrain.
Mon conseil : ne faites pas se succéder deux plantes de la même famille comme par exemple les navets ou les radis et les choux.
Pour vous aider à planifier votre rotation, voici notre calendrier de jardin :
Combinez compagnonnage et rotation des cultures pour optimiser le rendement de votre potager, surtout sur une petite surface.
Les plantes amies
Au fil du temps, les jardiniers ont remarqué chez les plantes les effets profitables de certaines associations. Pour les légumes racines, testez les observations suivantes :
- Il semblerait que l’ail favorise la croissance et améliore le goût de la betterave.
- La sauge est réputée améliorer la croissance des carottes et le thym celle des pommes de terre.
- L’odeur âcre des œillets d’Inde et des soucis semble repousser les ardeurs de certains ravageurs des pommes de terre, de même que l’ail et l’oignon incommodent (un peu) les doryphores.
- Ciboulette, coriandre, oignon, poireau, romarin et sauge sont réputés éloigner la mouche de la carotte par confusion olfactive.
- Fenouil et navet vont bien ensemble, le premier présentant une action répulsive contre l’altise (mouche du navet).
- Certains jardiniers affirment que l’oignon et l’ail plantés aux pieds des pêchers les protègent partiellement de la cloque.
- On dit aussi qu’il faut planter de l’ail près des plantes attaquées par les pucerons.
- Les oignons aident à éloigner la mouche de la carotte et ces dernières ont un effet répulsif sur la mouche de l’oignon. Il en est de même du céleri vis à vis de la piéride du chou qui attaque aussi les navets.
- Le parfum mentholé de la cataire est supposé éloigner le doryphore de la pomme de terre, mais il attire irrésistiblement les chats, pas toujours les bienvenus dans le potager.
Mon conseil : d’une manière générale, plantez des aromatiques au voisinage des cultures de légumes racines car elles éloignent les vers du sol.
Les pommes de terre sont réputées éloigner les mouches des haricots qui font de gros dégâts dans les semis. La phacélie stimule la croissance des carottes et des radis.
Mon conseil : laissez monter à graines quelques carottes et des panais car leurs ombelles attirent divers auxiliaires, notamment des guêpes parasitoïdes (dont les larves se développent aux dépens d’autres insectes). Les parties buccales courtes de ces minuscules hyménoptères ne parviennent à atteindre que le nectar produit par cette famille de plantes, autrefois appelées Ombellifères.